Voilà… J’étais enceinte de 2-3 mois lorsqu’on nous a demandé « Alors, vous allez faire de l’haptonomie, vous, avec la préparation à l’accouchement ? »….
« Heu… Je ne veux pas paraître bête mais… Quésaco ? »….
A ce stade, quittant à peine maux de cœur sans fin, vertiges, épuisement, et autres réjouissances de la grossesse, je souhaitais juste reprendre goût à la vie sans trop me poser de questions sur ce qui était maintenant prévu au programme…
Cependant, la question revenait quand même souvent, et j’ai donc fini par prendre mes petits renseignements… « L’haptonomie, une méthode de préparation à l’accouchement appréciée des futurs parents, qui a l’avantage de permettre très tôt de communiquer avec le bébé dans le ventre de sa maman, et d’associer le futur papa à la grossesse »…
Waw c’est vrai que ça a l’air cool hé !
D’autant que j’étais maintenant en pleine période de grâce, à savoir en mode supra-positive attitude, avec des cheveux de rêve et un tout mignon petit ventre, je me suis dis qu’il fallait quand même que je partage un peu cette coolitude absolue avec Monsieur B. qui lui, pour l’instant, ne pouvait juste constater que sa douce et tendre était devenue une machine à scorer des calories qui dépensait son argent en vêtements qu’elle ne mettrait que 2 fois…
Bref, un peu avant mon 5ème mois, nous nous sommes lancés dans l’aventure et nous somme donc rendus chez Madame C., sage-femme et praticienne en haptonomie.
Les premières séances se composèrent de dialogues, d’exercice de relaxation autour de mon gros bidon, et d’un topo théorique et pratique sur accouchement…. Un ensemble plutôt rassurant jusqu’alors, pour nous qui n’y connaissions que dalle.
Ensuite, est arrivé le moment tant attendu de la prise de contact avec « Minus » ainsi surnommé avant qu’il ne pointe son nez, de l’haptonomie à proprement parlé.
Et là, ouille, aie, on s’est ramassés…
Madame C. nous invita a ouvrir la dialogue avec Minus par le biais d’un petit rituel (Monsieur B. me tapotait le ventre), lui dire « bonjour » (Monsieur B. parlait a mon ventre), l’inviter a se loger dans nos mains (Monsieur B. me massait le ventre d’une manière pas vraiment naturelle genre je ne voudrais pas appuyer au mauvais endroit y a mon fiston là dedans quand même)… Bref, ceci pendant plusieurs séances, sans que grand chose, voire rien, d’inhabituel ne se passe…. Pour Minus, les roulades, c’était 2:00 tapantes chaque nuit, point barre !
Au final l’expérience fut donc plutôt traumatisante pour nous qui, à entendre parler Madame C. de l’évidence de l’haptonomie, nous sommes plutôt sentis seuls face à nous mêmes, avec le sentiment, avant de devenir parents, d’être déjà mauvais…
Pfiou… Rude 🙁 !
Nous sommes quand même allés jusqu’au bout, « il s’agit de notre enfant, on ne va pas jeter l’éponge comme ça », mais nous étions ravis que ça se termine !
Quoi penser de cela ?
Rien de ferme et définitif déjà, car loin de moi l’idée que l’haptonomie c’est trop nul, non pas du tout…
J’imagine bien aux vues des valeurs positives qui y sont attribuées sur tout plein de sites et magazines spécialisés, qu’il y a sans doute une bonne raison, qui n’est pas juste celle d’un effet de mode.
Je trouve néanmoins utile de partager notre expérience échouée pour je ne sais quelle raison (peut-être sommes nous des cartésiens insensibles, peut-être que Minus n’aimait-il déjà pas qu’on lui dise quoi faire, peut-être n’était-ce pas la sage-femme pour nous correspondre, …), car si jamais vous aussi vous ratez votre rencontre pré-natale, sachez juste que ce n’est pas grave, et que votre enfant ne sera pas fichu pour autant, et vous non plus (oui, ça peut paraitre évident comme ça, mais croyez moi que sur le coup on n’en mène pas large…).
Enfin, pour en revenir à Madame C., ne la détestez pas, elle a bien bossé avec certains de nos amis, et aussi, et surtout, si vous vous êtes particulièrement valeureux et aguerri (ou très très (très) casanier), elle seule, à Lyon, pourra vous accompagner dans votre accouchement a domicile…
4 commentaires
J’ai testé aussi l’haptonomie, avec l’accompagnement d’une professionnelle pour la première grossesse, en solo pour la deuxième sur la base de mes acquis.
La sage femme était gentille, un peu illuminée quand même, mon conjoint n’a pas adhéré, ni pratiqué à la maison.
Personnelement, je distingue deux choses de cette expérience :
J’ai beaucoup aimé apprendre à masser mon bébé dans mon ventre, le sentir parfois littéralement onduler sous ma main et la suivre pour avoir un maximum de chaleur. Apprendre les massages qui ne provoquent pas de contractions (et oui en cas de grossesse pathologique, c’était mon cas, on peut commettre des maladresses).
Pour moi les bénéfices sont donc bien réels. Aujourd’hui encore, dans ma vie de tous les jours, je suis sensible au touché qui aide : la main sur l’épaule d’une personne qui pleure (un touché mesuré : trop ça agresse, trop peu ça dérange…). La sage femme expliquait que certaines infirmières étaient formées à l’haptonomie pour soulager la souffrance des malades : un touché en toute conscience est un acte d’amour qui diminue les seuils de la douleur (dixit moultes expériences effectuées à l’hôpital).
En revanche, je ne considère pas l’haptonomie comme une « préparation à l’accouchement ». La sage femme ne donne aucun conseil concret pour faire face à la douleur, ni même le minimum vital : comment respirer. L’idée est d’accueillir l’enfant dans un : »Espace d’amour ». Quand je me suis retrouvée hurlante sur la table, ça m’a fait une belle jambe !
En résumé : oui à l’haptonomie pour tous ses bienfaits mais il faut avoir une vraie préparation à l’accouchement à côté sinon c’est la panique à bord le jour J.
Finouchka, merci pour ton commentaire… J’ai bien l’impression d’être passée à côté de quelque chose en effet ! C’est chouette d’avoir d’autres avis de vécu, ça m’aidera je l’espère à me préparer et m’entourer de façon plus appropriée s’il y une prochaine ! 🙂
Un petit mot pour partager mon retour de papa. On a pratiqué l’hapto pour les 2 premiers, une fois avec une personne super qui complétait avec des cours plus classiques. Avec la personne qui nous a accompagnés pour la seconde naissance le courant passait beaucoup moins bien.
C’est de mon point de vue un gros risque à prendre, le domaine frôlant le psychologique il faut vraiment que le courant passe !
Le 3ème est en cours et on applique les acquis pour cette fois 🙂
Après n’oubliez pas que le but premier est de mettre l’enfant en sécurité affective et non pour le sentir (mais c’est quand même vachement plus sympa et flatteur qu’il soit au rdv !!). Et n’hésitez pas à poursuivre après la naissance (souvent conseillé d’aller jusqu’à la marche), il ne pourra alors plus vous échapper 😉
Hey merci Mathieu pour ton petit témoignage… Je pense aussi que la question de se trouver avec le/la bon(ne) praticien(ne) est essentiel et déterminant dans le succès de cette expérience… A l’occasion, je te demanderai peut-être quelques recos 😉 !