©Audrey Chanonat
A la fin de mon adolescence, j’ai plus ou moins fait le vœu d’apprendre la langue des signes. Cela me paraissait important de réussir à communiquer avec un maximum de personnes et cela incluait bien évidemment les personnes déficientes auditives. Tout comme on apprend l’anglais à l’école, je ne comprends pas pourquoi on ne nous initie pas à la LSF, dès la petite enfance (je ne comprends pas non plus pourquoi on ne nous initie pas aux premiers secours d’ailleurs, tant qu’à tout vous dire).
Autant j’étais ultra motivée, autant mon rythme de vie a fait en sorte que je ne trouve pas le temps de m’y mettre de façon sérieuse (mais si, vous savez bien, ce “pfiouuuu mais j’ai pas le temps”).
“J’ai pas l’time”
Bref, j’avais des envies et j’ai clairement pas été à la hauteur pour les assouvir.
L’envie a refait écho lorsque j’ai eu mon premier enfant (il y a 15 ans). A ce moment là commençait à émerger moins timidement l’utilisation de la LSF pour communiquer avec son bébé. Quand je me renseignais, j’avais l’impression d’être une extra terrestre bobo qui mangeait du chanvre, et même si mon “projet” n’a une fois de plus pas abouti, je savais signer deux ou trois mots plus ou moins efficaces dans la communication avec mon mini-greffon, comme “manger”, “boire”, “encore” et “si tu touches encore à cette prise je te promets que je vais penser sérieusement à te couper les doigts”.
Pour ma deuxième et dans l’engrenage de la vie trépidante que t’offre l’éducation de 2 jeunes enfants, j’ai gardé le “encore” et la plupart du temps, sinon, je gueulais comme un putois ou elle faisait des crises de nerfs de frustration parce que je ne comprenais pas son moldave approximatif.
L’ultime tentative
Et voilà que je retente ma chance avec mon tout dernier, j’ai nommé Jackjack (il a un vrai prénom en vrai).
Bon, le problème, c’est que cet enfant parle déjà hyper bien (et il est beau) (en toute objectivité il est aussi très relou mais j’y reviendrai). L’intérêt donc de lui apprendre à signer est moins grand, mais reste malgré tout une bonne idée.
Je m’explique.
L’enfant de 17mois dont je suis dotée a su parler très tôt, de part son besoin, je pense, de despotisme. Malgré tout, ce n’est pas non plus un génie, du coup, il se retrouve parfois à vouloir exprimer quelque chose sans avoir les moyens de le faire, ça l’énerve, il pète un câble, il balance tout, il pleure et, même, parfois, il tente de me mettre une droite, jugeant certainement que je suis la seule cause de cette incompréhension (j’ai dit qu’il était relou ou pas ?).
C’est la que la LSF peut intervenir dans mon cas.
Et c’est là que j’ai dit oui pour participer à un des ateliers que propose Marie (connue sous le pseudo Bambini Sur Terre sur les réseaux) à La Cause des Parents à Villeurbanne le dimanche matin : les “Bambinis signeurs”.
©Audrey Chanonat
Déroulement d’une séance
L’atelier de Marie se déroule sur 4 séances d’1h30. On y chante des chansons, lit des histoires et discute de nos besoins en terme de communication aussi. Au fur et à mesure, on intègre du vocabulaire de la LSF afin de l’utiliser dans notre quotidien avec nos enfants. Sachant qu’un bébé peut commencer à signer à partir de 10 mois environ, à partir du moment où le vocabulaire sera utilisé de façon systématique à la maison, cela deviendra, pour lui, naturel d’associer le geste à un mot précis.
Marie est à notre écoute pour répondre à chacune des questions qui nous passe par la tête, est super pédagogue et sait nous mettre à l’aise rapidement (même en signant avec un masque, ce qui reste un exploit en soi)
Évidemment, on ne pratique pas la syntaxe, on apprend les mots les plus courants à la maison, avec un enfant, donc ne pensez pas ressortir de là en pouvant présenter votre powerpoint de 10 pages au collègue malentendant de votre boite… à moins que ça parle d’un petit escargot dans sa maisonnette qui veut téter et aller à la crèche avec Mamy et le chat…
Quel bilan après ma première séance ?
Si on ne raconte pas que JackJack a tenté d’organiser une rébellion en convaincant ses nouveaux copains qu’aller mettre le bordel dans la salle à côté c’était vachement mieux que rester avec ses parents plein de bonne volonté, on a appris déjà beaucoup en une seule séance. Je peux aujourd’hui le chanter une comptine en y associant les signes, mais aussi utiliser les signes “travail”, “crèche” et d’autres signes correspondant aux sentiments, ceux, donc, qui me serviront le plus avec lui puisque globalement il a déjà un bon vocabulaire.
Les autres parents, avec de plus petits, se sont dirigés vers un vocabulaire plus riche concernant le quotidien à la maison (téter, manger, boire, maman, papa, quelques animaux, maison… et j’en oublie plein).
Et la suite ?
Après la séance, Marie envoie un mail récapitulatif de tout ce qu’on a appris. Les prochaines séances seront constituées de chansons et de lecture et de jeux avec les enfants, avec un peu plus de vocabulaire à chaque fois sur les thèmes de la maison, de la famille, des émotions…
A nous de réussir, après, à les intégrer dans le quotidien comme des réflexes dans notre communication.
Évidemment, pour que ça fonctionne bien, mieux vaut que les parents soient solidaires du projet, et mieux encore, la famille proche, voire la nounou ou, Graal absolu, la crèche.
©Audrey Chanonat
J’en pense quoi ?
Ça me conforte dans l’idée que la LSF devrait être initiée jeune. D’une part parce que c’est une réelle aide dans le quotidien avec l’enfant et sa relation aux autres, mais aussi parce que ça nous apprend les bases d’une langue parlée par des milliers de français qu’on croise dans la rue chaque jour, et avec qui, sans cela, toute communication est très compliquée… et ça peut donner envie d’aller plus loin, e que je trouve vraiment bien.
Évidemment, il existe quantité d’ateliers pour apprendre à signer avec bébé à Lyon, je ne peux même pas tous les recenser, à vous de voir celui qui vous correspond le mieux en terme d’horaire, lieu, prix et animation.
Pour mon cas, voici les coordonnées à retenir :
Bambini signeurs
8 rue Bat Yam, Villeurbanne
3ème dimanche du mois. 2 groupes : un groupe de 9h à 10h30 et un groupe de 10h45 à 12h15
100€ les 4 séances pour les parents + bébé (+ adhésion à LCDP 20€)
La Cause des Parents
06.81.27.84.81 (Marie Oury)
bambinisurterre@gmail.com
Et pour découvrir quelques vidéos de Marie c’est ICI