A partir de demain, on ne sera plus confiné. Officiellement en tout cas, parce que plus sérieusement, quand on regarde bien, vu qu’on devra être chez nous à 20h et que globalement, on pourra rien faire dehors à part les magasins et aller chez notre famille plus loin que 20km (mais pas à plus de 6, sans compter les enfants, en faisant manger Mamy dans le cellier parce qu’il faut continuer de la protéger). Bref, je comptais vous faire une petite vidéo de ma roue devant un musée pour fêter ça, mais je vais attendre un peu en remballant mon enthousiasme et… bah on faire un bilan « confinement familial » pour clore cette affaire en esperant que le « jamais deux sans trois » ne soit pas recevable cette fois-ci.
C’était long ?
Bon sang, je sais pas vous, mais pour nous oui. Enfin, nous, parents. Parce que du coup, pour les enfants qui continuaient à voir leurs potes, visiblement, ça a pas posé plus de problème que ça. Mais alors, nous, on a l’impression d’être enfermés depuis 6mois.
Heureusement qu’on n’envoie plus de cartes de vœux avec une photo de famille dessus sinon avec nos têtes de cadavres, on aurait pu croire qu’on tentait de reproduire l’affiche de Walking Dead.
Ouh dis donc, ça a changé la Presqu’île quand même
C’était bien ?
J’arrive toujours pas à savoir pourquoi j’ai pris le 1er confinement comme une expérience super enrichissante et que je le vivais ultra bien (mais genre, vraiment), et pourquoi celui ci qui a duré deux fois moins de temps, j’ai eu envie de m’étrangler avec les guirlande 3 fois par jour depuis octobre (oui, je m’emmerdais, j’ai sorti les décos de Noël un tantinet précocement). Donc, non, c’était pas bien, c’était tout naze, tout gris, tout le monde est parti en quenouille autour de moi au niveau mental. Le seul truc cool c’est que cette fois on n’avait pas à garder les enfants et leur faire classe-pâte-à-sel mais visiblement, c’était pas ça le fond du problème, en fait.
Ça t’a appris des choses ?
Ah ça, oui, j’en ai appris des choses pas vous ?
J’ai appris que j’étais incapable de ne pas prendre de douche plus de 24h, que je suis capable d’aimer mon mec autant que d’avoir envie de lui lacérer les membres avec du verre pilé, que j’avais un sang froid remarquable (du coup). Ça m’a surtout appris que mes gamins avaient une force de résilience énorme et que je devrais apprendre d’eux plutôt que de me demander si j’ai pas fait une grosse connerie de les faire naitre dans ce Monde un brin bordélique (tu m’étonnes que j’ai dansé la samba avec la dépression après).
Intérieur de mon cerveau. Allégorie
On fait parti de ces gens qui s’en sortent sans trop de mal ni de maux. J’espère que vous avez réussi chez vous aussi à limiter la casse, qu’on va continuer à faire attention pour tenter de ne pas recommencer l’histoire une troisième fois (et puis en plus, j’ai épuisé toutes mes activités confinées, je sais plus quoi vous dire moi) et puis passez de bonnes fêtes, entre vous (mais pas trop) avec toute la magie qu’on réussira à mettre quand même dedans (j’y travaille depuis octobre donc).
J’espère que je ferme définitivement le Journal de confinement. L’acte 3 attendra.
