Quand mes enfants sont nés, ils m’ont chacun rempli d’angoisses plus ou moins raisonnables et cohérentes les concernant.
Parmi elles, la peur de les perdre.
Pas de les perdre genre “ils sont là et pouf ils sont plus là”, mais qu’ils meurent tout court. Et vous saurez que mes enfants ont tous, sans exception, failli mourir au moins 6281 fois.
Au moins.
Faut dire qu’ils en ont enchainé des rhumes, t’imagines même pas le nombre de fois où une gastro ou un nez bouché à failli mettre fin à tout ça.
Tu auras compris que je ne fais pas partie de ces gens zen et reposés, non. Moi, mon cœur rate un battement à chaque fois que mon môme monte un trottoir..
Du coup, en plus d’être vieille avant l’heure, j’ai dû me confronter à des tas de situations anxiogènes pour ma petite personne, doont, un jour, l’inévitable invitation à une pyjama party.
Dans un monde normal de parent, j’aurais dû sauter de joie qu’on m’enlève, le temps de 24heures, ce greffon. Limite j’aurais du prier pour que les autres soient invités en même temps.
Mais pas la première fois.
J’ai paniqué. Intérieurement, parce que je tente malgré tout de garder mes angoisses psychotiques pour moi-mêmes et laisser mes enfants grandir et vivre dans un environnement normal (ou à peu près normal)(je vous jure que j’essaye).
Et après coup… je pense qu’il fallait que j’écrive ce billet pour savoir si j’avais eu raison, ou non, de le laisser partir, dormir ailleurs, vivre sa vie sans moi tout ça tout ça, et surtout, de me poser toutes ces questions…
1/ Et si il est malade, comment il va faire ?
Réfléchissons de manière rationnelle. Concrètement, si mon enfant avait eu 40 de fièvre ou une diarrhée aiguë au moment du départ, l’aurais-je laissé partir ? NON.
Donc, franchement, y’a peu de chance qu’il fasse la même dans les 24 prochaines heures.
Dans le pire des cas, le copain chez qui il pionce a des parents ET des maladies infantiles, donc ils doivent savoir gérer un minimum. Accessoirement, c’est un pote d’école, donc, de quartier, donc, il habite à 200mètres, ça va le faire.
2/ Et si il mange pas, comment il va faire ?
La théorie dit qu’on peut rester 30jours sans manger sans mourir. A priori, donc, même si on lui sert des choux de Bruxelles au petit déjeuner et de la cervelle au dessert, il va pouvoir survivre (mais en général, l’expérience prouvera qu’ils ingurgiteront plutôt des crêpes et des pizzas durant tout ce temps)
3/ Et si il s’ennuie, comment il va faire ?
LOL.
GENRE, le gosse, il est chez son pote, sans ses parents, dans un nouvel environnement, il a même pas été forcé et il va s’ennuyer ? Nannnnn, soyons sérieux, ça n’arrivera jamais. JA-MAIS tu m’entends ?
4/ Et si il dort pas assez, comment il va faire ?
La question elle-même est un peu bête. Il ne dormira pas assez, c’est un fait, pas la peine de mettre un “si” devant !
Et vu que c’est le weekend, il aura toute la journée pour s’en remettre, et, sauf si tu l’emmènes au Macumba derrière, il va s’en remettre easy.
5/ Et si je lui manque trop, comment il va faire ?
Oui, alors, bon, je suis vraiment du genre mère-poule et JAMAIS j’ai eu un coup de fil de mes mômes quand ils ont dormi ailleurs que dans leur petit nid-cocon-protecteur (chez moi quoi). J’ai fait une croix dessus. Je leur manque pas. Ils ont pas le temps pour ça, ils s’amusent, ils pensent même pas à toi qui te morfond sur ton canapé en regardant l’aiguille de la vieille horloge qui refuse d’avancer plus vite depuis son départ. Ingrat !
6/ Et si je trouve ça plutôt cool de pas l’avoir une nuit, COMMENT JE VAIS LE VIVRE ?
La première fois, avec un peu de culpabilité. Mais vu que le môme s’éclate, en fait, ça va, quand on réfléchit on concept, on s’éclate tous, on en profite tous, c’est bénéfique à chacun, donc, concrètement, y’a zéro raison de culpabiliser.
Bah non.
7/ Et si il préferait dormir ailleurs que chez moi, finalement ?
Oui, bah ça, c’est possible, parce que le parent du copain est forcément biiiien plus cool bien plus fun et bien moins angoissé que toi, ouais. Mais en vrai, il parait qu’à part de rares exceptions, l’enfant, quel que soit son âge, ment ouvertement et en pleine conscience lorsqu’il nous traite de grosse nulle et qu’il préferait vivre chez la mère de Tilouan parce que ELLE, elle fait pas brûler les cookies, tu vois !
Bon, au final, tu as compris, mes enfants ont 14 ans, 9 ans et 6 mois et ont tous dormi ailleurs (oui, le petit fait des pyjamas party chez ses grands-parents, il kiffe, même si je le paye pendant une semaine et demi derrière) plusieurs fois, dont ma fille, ce weekend-même, où je recevais des photos régulièrement me prouvant à quel point elle s’épanouissait à la campagne dans la forêt (ALORS QU’ELLE AURAIT PU RENTRER AVEC DES TIQUES !). Je l’ai récupéré en vie ET en pleine forme (après une nuit de 4heures environ), même pas une toute petite égratignure . Nada. Rien du tout.
Jusqu’à ce qu’elle se prenne la boucle de la ceinture de sécurité en pleine tronche dans ma voiture sur un lâchage non contrôlé.
Je l’savais que c’était pas safe une pyjama party !
1 commentaire
Je crois que je dois être un cran plus zinzin que toi parce que moi ma vraie peur (je me fiche totalement qu’elle ne mange, dorme ou ne joue pas assez…), c’est:
et si ces gens (les parents de l’ami/e en question) qui ont l’air fort sympathiques en apparence, sont en fait des psychopathes, comment pourra -t elle me prévenir ?
Voilà voilà, je regarde trop de films surement…