Le confinement, cette drôle de période qui nous oblige à passer 24h sur 24 avec les gens qu’on aime créé de véritables bouleversements dans les familles. On a demandé à plusieurs d’entre elles comment elles vivaient la situation.
Aujourd’hui, c’est Mai Thy, habitante du 7ème arrondissement de Lyon, qui nous raconte son quotidien avec ses 2 filles de 12 et 14 ans et leur papa.
Comment tes enfants ont pris cette situation ?
La réaction s’est faite en 2 fois : d’abord lorsqu’elles ont appris qu’elles n’auraient pas école, elles ont été plutôt contentes mais très rapidement elles ont eu l’angoisse de ne plus voir leurs copains. Il faut dire que les vacances remontaient à seulement une semaine !
Quand le confinement a été annoncé, il a fallu leur expliquer qu’elles ne pourraient pas sortir pour retrouver leurs potes ou les inviter à la maison. Pour des ados, c’est rude, à un stade de leur développement où l’appartenance à un groupe fait partie de la construction de leur identité.
En même temps, pour ma grande ado, le confinement ne change pas grand chose au quotidien : elle est enfermée dans sa chambre et tant que le Wi-Fi fonctionne, on ne l’entend pas 😉 Heureusement que les téléphones et les réseaux sociaux sont là pour maintenir le lien
social…
Comment s’organise l’école à la maison ?
Comme nous sommes en télétravail tous les deux, nous avons maintenu le rythme habituel, en décalant l’heure du lever de 30 minutes. Après le petit-déjeuner, les filles se mettent au travail, chacune dans leur chambre. Aussi dingue que ça puisse paraître, elles étaient au taquet dès lundi, à se connecter au site de l’établissement pour avoir les infos, et savoir ce qu’elles auraient à faire. En début de semaine, les profs n’étaient pas tous au rendez-vous alors elles se sont connectées avec des copains pour essayer de faire des exercices ensemble, en essayant de respecter leur emploi du temps.
L’après-midi, c’est plus light, elles bossent jusqu’à 16 h et ensuite font des activités extra- scolaires comme la pratique de leur instrument de musique, du dessin, de la lecture…
Il y a moins de devoirs en-dehors du temps scolaire puisqu’ils sont fait en même temps
que l’apprentissage. L’aînée a instauré une séance de sport quotidienne avec des copines et s’y tient bien.
Du coup, nous ne sommes pas vraiment sollicités pour les cours… Elles nous ont avoué que leur classe et leurs professeurs leur manquaient quand même et qu’elles les retrouveraient avec plaisir mais que l’autonomie au niveau de l’apprentissage leur plaisait bien : elles peuvent avancer à leur rythme, avec la possibilité de poser les questions aux profs en cas d’incompréhension.
Ta meilleure astuce pour les occuper
Pas de recette miracle par ici, mais il faut dire qu’elles sont à un âge où elles savent bien
s’occuper seules. Mais on a quand même mis en place des petits rituels pour alterner entre les moments d’intimité et la vie de famille :
- Avant le déjeuner, elles viennent débarrasser le lave-vaisselle et mettre la table pendant
que nous préparons à manger. Elles nous racontent ce qu’elles ont fait le matin au
cours du repas. - Nous préparons un gâteau pour le goûter
- Nous faisons une séance de sport ensemble en fin de journée
- Nous applaudissons à nos fenêtres à 20 h, c’est quelque chose qu’elles ne rateraient
pour rien au monde - Nous en profitons pour avancer sur un puzzle de 1000 pièces mais c’est l’angoisse car
on a trop bien avancé ! Il va falloir trouver une autre occupation très bientôt…
Quels sont les moments les plus durs à supporter ?
On a la chance d’avoir un appartement avec un extérieur et de l’espace suffisant pour que
chacun puisse s’isoler. Donc pas vraiment de moments difficiles mais nous devons veiller
à deux choses pour que cela ne dégénère pas :
- le temps d’écran : entre les cours en ligne, les réseaux et les échanges avec les
copains, elles sont beaucoup plus connectées qu’en temps normal. C’est compliqué car
c’est devenu un réflexe pour elles et les en priver est difficile car c’est ce qui les relie à
l’extérieur… Comme pour nous d’ailleurs… On essaie de limiter mais on est quand
même plus cool qu’habituellement. - L’agressivité : les relations fraternelles ne sont pas de tout repos en temps normal mais
quand on est confiné, les piques fusent plus rapidement, c’est inévitable. Il faut être plus
vigilant sur la façon dont elles se parlent et faire preuve de diplomatie. On enfile notre
casque bleu plus souvent qu’à l’ordinaire, même si ça reste franchement gérable (à J+8
en tout cas).
Après 2 semaine de confinement que retiens-tu de ces moments ?
Que ça fait du bien aussi de se recentrer sur notre cellule familiale et d’apprécier le fait
d’être tous ensemble, en bonne santé. Que nous ne sommes vraiment pas à plaindre et que c’est un bien petit prix à payer pour aider les soignants à faire leur travail correctement.
Le premier truc que vous ferez quand on pourra sortir ?
Les filles veulent manger un burger chez King Marcel avec double ration de frites !
Si vous aussi vous voulez raconter votre vie de famille confinée, envoyez-nous un message.