Élever des enfants n’est qu’une bataille contre la culpabilité.
Cette culpabilité prend des formes très variées qu’il serait impossible d’énumérer ici. Mais aujourd’hui, parlons de celle qui s’abat sur chaque parent qui fait grandir son marmot en plein coeur d’une très grande ville.
Je suis tombé hier sur un article de la Tribune de Lyon qui indiquait que les Lyonnais perdaient de précieux mois d’espérance de vie à cause de la mauvaise qualité de l’air (comme dans toutes les grandes villes de France) aussi tôt un petit nuage chargé de questionnements s’est amoncelé dans ma tête.
Est-ce raisonnable d’habiter en ville avec des enfants ? Ne seraient-ils pas plus heureux à pouvoir gambader gaiement dans un grand jardin au milieu d’un environnement sain fait d’air frais, de papillons, d’arc-en-ciel et de licornes ? Ne passent-ils pas à coté de cabanes dans les arbres, de balades à vélo dans les bois, de baignades dans les ruisseaux ?
J’ai choisi de vivre en ville. C’est un choix pris à 2, de manière réfléchie. Mais c’est comme si la société n’arrêtait pas de vous rappeler que vous n’avez pas suivi le schéma traditionnel. Quand tu as des enfants, tu déménages du centre-ville, très loin, et tu achètes un pavillon avec un grand jardin (et un chien, si possible un labrador, ami des enfants). Si tu ne le fais pas, tu es forcément un mauvais parent qui privilégie la proximité des mojitos et des sushis au bien-être de son enfant.
Tout vous pousse à croire que vous faites mal.
Des grands-parents qui insistent pour que votre rejeton aille faire son plein d’oxygène dans leur maison à la campagne.
Des médecins qui évoquent les risques de l’asthme en ville.
Des banlieusards qui vous disent qu’ils ne pourraient pas vivre à Lyon à cause de la pollution (gros malin, c’est toi qui pollue en partie la ville en venant bosser tous les jours en caisse, alors que la plupart des Lyonnais prend le métro).
Des alertes pollutions récurrentes (90 jours l’année dernière !!!)
Alors oui, mes enfants grandiront dans un environnement pollué MAIS :
- Je ne passe pas 1h voire plus par jour dans mes trajets, c’est d’autant plus de temps que je passe avec ma famille
- Mes enfants n’iront pas à la cantine et rentrerons manger à la maison
- Mes gamins iront mille fois plus au ciné, au théâtre, à des expos et à des concerts qu’un enfant des campagnes (qui lui aura déjà vu une vache en vrai)
- Mes gamins ne devront pas se lever à 6h00 du matin pour choper leur car scolaire pour aller au lycée
- Mes gamins ne s’ennuieront pas comme des mollusques à l’adolescence à zoner sur la place du village avec leurs mobylettes.
- Je n’aurais pas à les trimballer à droite et à gauche pour leurs activités et leur sortie.
- J’ai surtout le sentiment réconfortant qu’on passera beaucoup plus de temps ensemble.
Alors voilà, je suis un parent des villes et fier de l’être, même j’avoue parfois que l’air est aussi chargé en culpabilité qu’en particules.
Amis lecteurs, vous êtes dans quel camp ? Parents des villes ou parents des champs ?
15 commentaires
MERCI ! D’un coup je me sens plus légère, le poids de la culpabilité s’est envolé à la lecture de ce post… Tes arguments sont tellement justes, d’ailleurs ce sont ceux que j’assène régulièrement à mes détracteurs qui ont une jolie (ou pas d’ailleurs) maison à la campagne (mais un ciné à 30 km et qui doivent aller chercher le pain en voiture… le cauchemar en somme).
Le pain en voiture !!!
C’est exactement ça. Je crois que j’accepterais de vivre à la cambrousse si je pouvais aller chercher mon pain (et boire mon petit café) à pied.
Je ne suis ni dans un camp ni dans un autre, mais j’ai trois têtes blondes à la ”maison” et le rpincipe d’ouvrir la porte pour qu’il puisse jouer dehors a été l’argument de taille pour aller vivre en campagne (sans parler du prix de l’immo à lyon pour vivre decemment) ! je passe effectivement du temps dans ma voiture au détriment de voir mes enfants, ca c’est vrai ! Mais je passe l’option mollusque qui zone sur la place publique ! 1000 fois plus de musée, d’expo ? je ne suis pas d’accord ! il s’agit surtout de la volonté des parents d’ouvrir les enfants sur le monde ! Pour nous il s’agit autant de faire des stages d’équitations, de partir à la chasse aux insectes que de visiter les expos à la sucrière, ou encore d’emmener mes enfants voir Laurent Garnier pendant les minis sonores ! A chacun de vivre ou faire ce qu’il lui plaît sans se soucier des dictats sociaux !
et habiter la campagne ne veux pas dire cesser de boire des mojitos 🙂
Oui je suis bien d’accord Calimero. Chacun sa façon de faire. Mais j’ai quand même l’impression qu’en ville les parents sont plus montrés du doigts…
Et en plus, à la campagne, tu as de la menthe fraiche à foison dans ton jardin… FREE MOJITO !!!
Oui mais tu galère pour trouver du Rhum ! ^^
Ca c’est de l’avis tranché 😉
Ici, parents des champs… Après avoir été parents des villes !
Aucun regret pour ma part, même si les copains pas encore parents ne comprennent pas notre choix (Moi à la campagne ? No way, y’a même pas de Starbucks, impossible !)
Après, parent des villes ou des champs, ça fait pas tout… Parent des villes ne veut pas dire expo, musée et ciné à gogo, et parent des champs ne veut pas toujours dire vivre au grand air (ici aussi y’a des adeptes de la télé toute la journée !). Je crois que j’élèverai mes enfants (à peu près) de la même façon si j’étais en ville (on faisait pousser nos fraises sur le balcon, on allait au marché…).
Bref, ici on va chercher le pain à pied, on mange nos légumes du jardin et on va au ciné 🙂
Je pense qu’on est plein à être dans ce cas, tout est rarement tout noir ou tout blanc.
Bref, chacun fait-fait-fait c’qui lui plait-plait-plait, comme dit l’autre 😉
Bon billet qui ouvre la discussion en tous cas (c’est mon premier com’ d’ailleurs…).
Ce n’est pas tant la question de la proximité du Starbucks, des sushis et de mojitos que d’emploi tu temps. J’ai l’impression, peut-être à tord qu’en banlieue ou à la campagne on passe son temps en bagnole et je n’aime pas la voiture…
Pourquoi culpabiliser ? Je me dis – peut-être naïvement – que mes filles seront heureuses si elles nous voient heureux. Et qu’est-ce qui me rend heureuse ? Le fait que si j’ai envie de me faire un ciné ou un resto, je n’ai pas à programmer ma soirée des jours à l’avance : concentration d’habitants signifie concentration de Baby-sitters que je n’ai même pas besoin de ramener chez elles le soir car il y a toujours une station Velov pas loin si elles ne sont pas du quartier.
Le fait que tout soit à proximité : école, commerces, MJC, cinémas et autres sorties et que je n’ai pas à prendre la voiture pour m’y rendre. Le fait qu’entre mon travail et chez moi, il y ait 30 minutes de porte à porte en TCL et que je passe ainsi plus de temps en famille, même si je fais un crochet dans une boutique ou à un vernissage avant de rentrer. Le fait que si mes filles veulent aller à la campagne, elles ont le choix entre une maison avec une piscine voisine d’une vraie ferme et une autre avec un grand jardin plein de cachettes et que ça fait un bel équilibre avec notre appart en ville. Le fait que les economies realisées sur les transports nous permettent de partir regulièrement en vacances “ailleurs”. Et encore plein d’autres arguments, mais je pense que tu as saisi l’idée ? 😉 Alors peut-être perdons-nous quelques mois d’espérance de vie (et encore, leur génération à de grandes chances d’être fournie en
centenaires) mais si nous devions vivre à la campagne, c’est moi qui risquerait de mourir à petits feux…
Je valide carrément tes arguments MTV !
Ah merci MTV. J’allais finir par croire que j’étais le seul parents des ville.
Je rejoins un peu Vanessa dans le sens où tout n’est pas blanc ou noir.
Pour ma part, c’est parent des champs, mais qui aime bien la ville 🙂 c’est moi la balieusarde qui fait 45 min de voiture le matin et autant le soir pour aller bosser et qui est toujours en vadrouille à droite ou à gauche pour faire les courses le midi vu que dans mon village y’a qu’une petite épicerie et une boulangerie à laquelle je ne vais même pas à pied (sauf quand il fait beau), et tout ça dans mon gros 4×4 en plus!!!
Nous n’avons pas spécialement choisi de vivre au grand air pour les enfants, mais plus pour la trnaquilité, je ne supporte pas d’entendre les voisins au dessus, en dessous et à côté…je ne mange pas bio et n’ai d’ailleurs pas de potager 🙂
A l’école y’a 3 classes seulement: 1 de maternelle et 2 de primaire et la cours de l’école a une vue magnifique sur toute la vallée et les monts du lyonnais.
Nous allons souvent sur Lyon où vivent mes parents pour faire du vélo, ben oui les vélos à roulettes c’est mieux sur les berges du Rhônes que dans les petits sentiers vers chez nous.¨
Par contre en ce moment, avec nos 30 cm de neige, on à l’impression d’être en vacances à la montagne tous les jours, les enfants peuvent même faire de la luge devant la maison.
Le vendredi dès qu’il fait beau, on prend du pain, de la charcut et on se fait un apéro pique nique au bord du lac à côté….mais certaines soirées d’été on aime bien aller se ballader à Lyon aussi.
C’est un choix que nous avons fait mais je me dis aussi que quand les enfants seront plus grands, il faudra se rapprocher de Lyon pour leur faciliter les choses aussi.
Il y a des avantages et des inconvénients dans les 2 cas.
Effectivement je crois que la situation idéale n’existe pas. J’ai un peu l’impression que si tu habites en ville on te dira que c’est mieux pour tes enfants d’habiter à la campagne, mais par contre si tu habites à la campagne on ne te donnera pas les arguments PRO Ville alors qu’il y en a. Comme le dit MTV : ciné, proximité des commerces, du boulot,….En tout cas ton apéro à côté du lac donne bien envie ^^
C’est exactement ça, il n’y a pas de bonnes solutions, mais il me semble que les parents de ville sont plus montrés du doigts…
Exceptionnel tellement c’est cliché! sortie de Lyon plus de ciné, plus de théâtre, que des vaches et des insectes… J’ai vécu à Lyon il me fallait 45 minutes pour aller au travail. J’en met 20 aujourd’hui. Vivre en ville ou à la campagne c’est un choix personnel, j’ai aimé les deux. Mais ayant grandi en maison je ne me voyait pas passer ma vie en appart. “Pas à trimbaler à droite à gauche pour les sorties” Du coup il reste en permanence à la maison? “Mes gamins ne s’ennuieront pas comme des mollusques”, ils vont faire quoi de plus qu’on ne peut pas faire à la campagne? De plus si c’est pour me répondre un ciné, un bowling ou je ne sais quoi, 1) il y en a hors de Lyon, 2) faut financer aussi!
Je comprend qu’on préfère vivre en ville, suite à mes études je suis resté 6 ans sur Lyon pour l’agitation qu’offre la ville. Mais quand j’ai voulu avoir des enfants je suis repartis dans ma cambrousse. Effectivement il faut un moyen de locomotion pour la plus part des activités (même si il existe des bus). Mais certain arguments ici sont tellement clichés qu’il ne faut jamais avoir vécu en dehors de Lyon pour sortir des choses pareils…