Ne nous leurrons pas, le mot “coronavirus” ou “covid-19” est dans toutes les bouches, notamment celles de nos enfants. J’ai récemment accueilli une petite copine de ma fille à la maison pour un après-midi, et force est de constater que nos charmants bambins discutent sur le sujet autant que nous, en disant certaines vérités et en disant aussi quelques trucs un peu étranges voire carrément chelous et flippants. L’occasion d’aborder le sujet qui nous hante tous depuis plusieurs semaines avec eux était toute trouvée.
Voyons ensemble les trucs à dire et à ne pas dire à nos enfants sur le Coronavirus.
A dire : Demander ce qu’ils savent, histoire de voir comment ils ont eux-mêmes baliser le terrain et, surtout, voir si ils sont en mode panique dans leur petite tête débordant d’imagination.
A ne pas dire : “t’inquiète, c’est pas du tout grave”. Le gamin collectionne peut-être des Pokémons, mais il est pas totalement bêta et il a bien vu que tu réactualisais chaque soir les infos sur le sujet. Et que t’en parlais avec ton conjoint. Et que tu répétais plus “lave toi les mains” que “dépêche toi” ces derniers jours (preuve ultime qu’il se passe un truc anormal).
A dire : Expliquer la situation actuelle sans en faire des caisses mais sans minimiser le problème non plus. Oui, ça peut être grave, c’est un virus qu’on ne connait pas bien, on a zéro recul si ce n’est la situation de la Chine, mais tout est fait pour réduire les risques actuellement. Va falloir expliquer le concept de virus aussi, rapport que c’est hyper abstrait pour un gamin. Oui, parce qu’une voiture qui roule vite + un piéton qui regarde pas en traversant au rouge, on voit bien le problème, mais un truc relevant de l’infiniment petit qui rend malade et fait flipper le monde entier, moins… (mais ça se compare bien avec la gastro au niveau de la transmission alors fonce).
A ne pas dire : “Faut bien mourir de quelque chose tu sais” (en haussant les épaules) (en concurrence avec le “on va tous mourir de toute façon”). Non, franchement, ok, c’est pas faux, mais ne dilapidez pas le livret A du gosse dans une psychothérapie si jeune, c’est gâché.
A dire : Ce que ça fait au gens malades. Dédramatisons un peu avec les mots “toux, fièvre, difficulté à respirer”. Il connait certainement déjà pas mal de ces symptômes en plus, c’est d’autant plus facile pour lui de concevoir ce virus du coup. On peut bien sûr expliquer simplement que les personnes vulnérables sont en majorité les plus concernées par les complications, le tout étant d’adapter le discours à ce que l’enfant est capable d’entendre et de comprendre.
A ne pas dire : “De toute façon y’a que les vieux qui en meurent”. Surtout parce que c’est pas bien de mentir (en plus, on dit “personne âgée”), mais aussi parce que je ne vous apprends rien en vous disant que pour un enfant, on est DEJÀ vieux, de l’époque de jadis, juste avant les dinosaures et Vercingétorix. Trop de stress. Laissez tomber cet argument pas vraiment rassurant.
INTERLUDE D’APAISEMENT ANTI ANXIOGÈNE
(Histoire de souffler 30secondes…)
FIN DE L’INTERLUDE
A dire : Expliquer qu’en plus d’un système de santé qui fonctionne plutôt bien, avec des médecins compétents, on a aussi un moyen hyper simple de contrer le gros-vilain-virus, c’est de se laver les mains beaucoup. Et oui, c’est l’occasion d’en faire des caisses pour que ça devienne une habitude pérenne, franchement, si ça évite les épidémies de gastro, de grippe et compagnie dans les prochaines années, c’est vraiment pas de regret.
A ne pas dire : “ah oui ? Kevin a du gel hydroalcoolique dans son cartable ? Demain, tu lui voles, on en a plus que 14 fioles ! Et prend le PQ des toilettes de la cantine aussi au passage”
Laissez Kevin tranquille bon sang !
A dire : C’est tous ensemble qu’on va réussir à contrer la maladie, même si nous craignons moins que d’autres, il faut qu’on soit tous vigilants pour réduire puis stopper la propagation du virus. Parce qu’éveiller la conscience collective de nos enfants, c’est la meilleure des éducations qui existent, surtout quand on voit le comportement de beaucoup de gens ! Déjà que nos enfants nous apprennent à être plus responsable de nos consommations, c’est typiquement le genre de discours qui leur parleront, et c’est tant mieux !
A ne pas dire : “Balek, chacun pour soi !”. Parce qu’on en est plus là, j’espère !
A ne pas dire “BONUS” : “trop cool si on est en confinement, ce sera des vacances avant les vacances”
Vu que les italiens ont pas l’air de trouver le concept ultra fun de leur côté et que dans un contexte de confinement avec enfants, on oublie qu’on va devoir se carrer des séances de Monopoly journalières, mieux vaut pas trop se la jouer détendu sur le sujet pour le moment (et avant qu’on nous oblige à rester chez nous, il est encore temps de planquer (ou brûler) les Monopoly et autres jeux bien relous qu’on a eu la bonne idée de leur acheter)
Je vous salue du coude et vous souhaite de passer au travers tout cela en tout cas !