“Ferme le robinet !”, voilà une phrase qu’on ne cesse de rappeler car l’eau est un bien qui n’est pas inépuisable, on le sait bien trop !
Pour vous donner une image bien concrète, la consommation journalière de la métropole de Lyon serait d’environ 150 000 m3 soit l’équivalent d’un Crayon (tour de la Part-Dieu) en capacité chaque jour si celui-ci était un château d’eau !
On a beau à Lyon avoir deux cours d’eau qui traversent la ville, ceux-ci n’alimentent pas directement nos robinets…
Les romains, dès la création de la cité de Lugdunum, l’avaient bien compris et 4 aqueducs alimentaient la ville en eau depuis sa périphérie et y déversaient pas loin de 40 000m3 d’eau chaque jour.
A l’époque, la population de la Capitale des Gaules ne dépassait pas, même à ses plus grandes heures, les 100 000 habitants (de 69 à 192 de notre ère, on estime la population entre 50 000 et 80 000).
Et après eux, plus rien ne fut pareil, les conquêtes barbares ayant réduit à néant le réseau d’aqueducs. Il faudra attendre la révolution industrielle pour que l’eau coule de nouveau en quantité dans Lyon.
Au XIXème, on considère que la consommation d’eau par habitant était de 4 litres d’eau contre 150 de nos jours.
Ce préambule étant fait, celui-ci nous permet de nous intéresser à une balade urbaine faite en famille tout récemment à l’ancienne Usine des Eaux de Saint Clair. Ce lieu, était un peu un Graal urbain que je souhaitais visiter en famille depuis des années, parmi d’autres.
A Caluire, j’avais déjà visité en famille, une curiosité de Champignonnière de Caluire sans oublier mon intérêt pour les mondes engloutis lyonnais que je vous contais dans un billet chez CityCrunch.
C’est désormais chose faite pour ce point d’intérêt et je m’en vais vous conter cette balade à la fois urbaine, historique et industrielle !
L’usine des Eaux de Saint Clair
Comme dit plus haut, Lyon manquait cruellement d’approvisionnement en eau et divers projets vont se succéder au fil des siècles pour alimenter Lyon (dérivation des eaux de la Loire, captation dans les lacs de Nantua ou d’Annecy…).
Il faudra attendre la révolution industrielle pour qu’une “solution locale” soit trouvée avec la captation des eaux alluviales du Rhône par l’usine des Eaux de Saint-Clair.
En gros, l’eau du fleuve s’infiltre aussi par différents bras dans les terres et est filtrée par les différents sédiments pour devenir potable, on appelle ça les nappes alluviales.
Avec ses pompes de Cornouailles, l’usine captait l’eau dans ces nappes pour la redistribuer ensuite.
On ne va pas replonger dans nos cours d’histoire mais la révolution industrielle a permis un bond technologique notamment avec la machine à vapeur.
L’usine des eaux de Saint-Clair restera en fonction de 1856 à 1910. Elle fournissait en eau potable, le plateau de la Croix-Rousse, Saint Clair et la Presqu’ile (notamment l’ancienne rue Impériale devenue rue de la République).
C’est ce monument historique que la ville de Caluire (en la présence de M. le Maire) nous a permis de visiter gratuitement dans le cadre de ses balades urbaines (qui ont lieu chaque premier dimanche du mois) avec le précieux concours de l’association l’Eau à Lyon.
La visite
150 personnes ont prit part à la visite dans le quartier de Saint Clair en ce dimanche bien pluvieux.
La visite commence bien évidemment devant le complexe architectural très vaste et typique du XIXème. En warm-up, vous aurez le droit à une maquette permettant à toute la famille de se rendre compte de l’échelle qu’il fallait à l’époque pour une industrie de ce type.
Vous continuerez ensuite avec la fameuse Pompe de Cornouailles (classée monument historique).
Cette pompe à vapeur d’une hauteur de 20m (la seule qui subsiste) dont le fonctionnement est assez similaire à une locomotive à vapeur, permettait d’alimenter Lyon avec ses deux consœurs d’un débit théorique de 20 000m3 d’eau chaque jour.
Pour nourrir en eau potable ces machines, des bassins de rétention et de filtration souterrains furent creusés, de véritables cathédrales ensevelies.
Cathédrale aquatique
C’est le point d’orgue de la visite que de penétrer dans le bassin avec ses voutes et cette eau si limpide. On entre dans un autre monde, certes loin du silence de notre capitaine Cousteau, mais voyez donc !
Devant cet édifice fait de la main de l’homme, petits et grands se sont tus. Certes les flashs des téléphones ont crépité 🙂
Des balades en barque sont à l’étude en ce lieu de 600m2 d’eau potable !
En bref !
Je ne sais pas si en tapant tout ce texte, je rends bien compte de la somme d’informations intéressantes qui nous ont été transmises par le guide bénévole de l’association l’Eau à Lyon mais sans lui, la visite n’aura pas été la même.
Nous avons eu aussi droit à l’avant première de leur film intitulé de manière éponyme “l’Eau à Lyon” réalisé avec le concours de l’école Arfis. Hélas, il n’est pas disponible en ligne et il faudra vous rendre à l’une des visites pour le visionner.
Sachez que l’association en question publie de nombreux documents et que c’est aussi un moyen d’enrichir votre expérience de la visite et aussi de les soutenir.
Vous avez la possibilité de faire cette visite d’une durée de 2 heures par leur intermédiaire (comptez 8€/personne).
Sinon, OnlyLyon Tourisme propose également cette visite.
En revanche, pour le tour gratuit de manège dont nous avons profité, il faudra attendre le prochain tour et attraper le grelot de l’info sur le site de la ville de Caluire ou lors des JEP !
? 362 Chemin de Wette Fays, 69300 Caluire-et-Cuire
?Ligne 9 Arrêt “Les eaux” ou C1, C2, C5, 70, 171 Arrêt “Saint-Clair Square Brosset” (facile d’accès depuis le Parc de la Tête d’Or via la Passerelle de la Paix)
? Chaque premier samedi du mois à 10h et le troisième samedi de certains mois.
? 8€ (gratuit pour les -10 ans)
2 commentaires
Cette visite est sur notre to do list depuis longtemps mais il me semblait qu’il y avait un âge mininum pour les enfants ? (en tous cas à l’époque où je me suis renseignée, ça n’avait pas été possible à cause de cela).
Salut Sophie, oh non pas d’âge minimum, je dirais que c’est presque jouable avec une poussette 🙂