Mais quel est donc ce virus fort peu connu qui confine la détentrice du savoir de mon enfant, chez elle pendant une semaine ? Et moi qui ai du boulot par-dessus la tête. C’est une catastrophe! Bon, cela ne sert à rien de se plaindre, de toute façon, ce n’est pas l’académie qui nous enverra une remplaçante, la directrice a été très affirmative sur ce point. Il y a plus qu’à.
Cette période a cela de bien, qu’en deux temps trois mouvements une boucle de message se crée entre parents de la classe. Les messages volent, on se plaint beaucoup c’est vrai, mais surtout on s’organise. Belle solidarité !
Ma fille ira chez une copine le mardi et je récupérerai une princesse supplémentaire le jeudi. Perdue pour perdue… “Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras” (ça fonctionne cette expression-là, non? Tant pis) alors “Plus on est de fous, plus on rit”.
Le temps passe, nous sommes la veille du jeudi, et on ne peut pas dire que je me sois vraiment occupée du programme. J’ai néanmoins le souhait de faire plus que l’activité temps libre/déguisement et pâtisserie. Cela nous fera du bien, à nous trois, de sortir un peu, mais il est prévu un temps glacial.
En bonne CityCruncheuse, j’ai toujours plus d’un tour dans mon sac, mais pour cette fois, je suis à court d’idées. Grosse flemme de les emmener jusqu’à Confluences pour voir une expo qui ne les intéressera pas et dont je ne pourrai même pas profiter.
C’est à ce moment précis que je réalise que les bibliothèques ont des horaires sporadiques, là où les magasins sont ouverts à horaires réguliers de 10h à 19h. Cherchez l’erreur. Vivrions-nous dans une société consumériste ? Serions-nous poussés à l’achat ? Très peu pour moi. La matinée sera culturelle. Je l’ai décidé, je n’ai plus qu’à trouver.
Cependant, ce ne sont pas les vacances, nous ne sommes ni mercredi ni samedi. Il n’y a pas d’activités enfants, pas de spectacle et donc comme je l’ai dit pas de bibliothèque qui est habituellement notre botte secrète.
Je fouille, je fouille et je trouve.
En réfléchissant au patrimoine lyonnais, j’ai pensé Guignol et j’ai trouvé un petit musée dans les ruelles pavées de Lyon 5. C’est à une distance raisonnable pour nous, quelques arrêts de bus (ça leur fera l’aventure) et un peu de marche à pied (ça leur fera les muscles).
Les avis sur Oncle Google sont partagés. Mais je décide de ne pas m’y fier et de me forger mon propre avis. On n’est jamais mieux servi que par soi-même (vous dites hein si je vous embête avec mes expressions mal placées).
Le fameux matin, j’emporte mon plus grand enthousiasme,
Et c’est parti pour une journée girly inter-âge.
Nous arrivons à l’adresse indiquée qui est une boutique. Nous étions prévenues, le site le précise : “L’entrée et la billetterie se font par la boutique”. Nous sommes en avance. Qu’à cela ne tienne, je lance un jeu de devinettes. Après avoir deviné la poubelle d’en face, l’arbre d’en face, le lampadaire d’en face, je regarde ma montre et constate que l’heure d’ouverture est passée, mais que personne n’a ouvert la boutique/musée.
Pas grave. On enchaîne sur quelques blagues, ça marche toujours. 10 minutes plus tard, toujours personne. Je commence à m’inquiéter surtout que je vous rappelle qu’il fait méga froid et que je crains d’atteindre avec les deux demoiselles le fameux point de rupture.
J’observe plus précisément la porte et constate ce panneau : “En cas d’absence, n’hésitez pas à nous appeler” avec un numéro affiché. Ok, à la bonne franquette, ils doivent habiter pas loin. J’appelle. Personne ne décroche. Bon je commence à avoir peur que mon planning tombe à l’eau. Côté filles, on est toujours sur les blagues, ça va. Je me fixe un timer mental à 10 minutes, après on part.
Le monsieur arrive bien guilleret
Je lui exprime mon mécontentement, on était dehors, vous étiez en retard, tout ça tout ça. Mais sa jovialité me calme direct. J’avais décidé de passer une bonne journée, je ne vais pas me laisser avoir, en plus c’est vrai je n’étais pas pressée.
Nous pénétrons dans une salle derrière un rideau, après avoir reçu quelques indications du propriétaire. Des figurines de partout. Les filles sont surexitées, le fait d’être au chaud sans doute. J’essaye de ralentir le rythme, car j’aimerais mieux qu’elles ne torchent pas notre activité de la matinée en 5 minutes chrono. J’insiste lourdement sur chaque marionnette. On regarde tous les détails minutieusement.
Un capharnaüm bien sympathique
Les figurines s’animent et une voix nous conte un peu d’histoire. J’écoute, elles regardent. Il y a en absolument partout et il faut se concentrer pour comprendre. J’intellectualise très certainement trop la sortie alors je finis par me mêler à leur allégresse. Nous regardons les pantins s’activer laborieusement en rigolant.
Après la boîte mystère où nous échouons splendidement à deviner le personnage caché à l’intérieur, nous descendons l’escalier dans la deuxième salle, qui est plutôt une grande cave bien aménagée. Même ambiance. Même joyeux bazar.
Un petit théâtre fait le bonheur des deux filles qui me font le spectacle pendant plus de 10 minutes avec Guignol, Gnarfon et leurs amis. Elles font plaisir à voir et ne veulent plus décoller.
Enfin, nous reprenons l’escalier dans le sens de la montée et saluons le maître des lieux chaleureusement.
Quel avis lui attribuer ?
Je ne saurai pas vraiment m’expliquer, mais ce petit musée m’a plu. En d’autres circonstances, j’aurais peut-être été plus critique, mais il m’a réellement rendu service et a égayé notre matinée.
Si vous avez 30 minutes à passer dans le vieux Lyon, vous ferez là une sortie hors du temps et hors des musées “classiques”. Dans ce monde, où nous notons tout, tout le temps, je suis pour ma part bien contente d’avoir suivi mon instinct et d’avoir déniché ce minimusée où l’on ressent la passion et la fierté des propriétaires.
Le Petit Musée Fantastique de Guignol, 6 rue Saint-Jean, 69005 Vieux Lyon.
Métro D : Arrêt Vieux Lyon, Bus C3 : Arrêt Saint-Paul
Tous les jours : 10h30-12h30 / 14h-18h30 sauf le lundi 14h-18h
Adulte: 5€ ; Enfant et étudiant: 3€
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